Selon l’Association mondiale du glaucome (WGA), le glaucome est la première cause de cécité irréversible évitable, et les chiffres sont surprenants. Il est de plus en plus fréquent d’observer une courbe de prévalence , touchant une personne sur 200, âgée de 40 ans, et ce chiffre s’élève à une personne sur huit, âgée de 80 ans. Avec le vieillissement et l’augmentation de la population mondiale, le glaucome devient de plus en plus récurrent. Actuellement, l’on estime à près de 78 millions le nombre de personnes qui en sont affectées au niveau mondial. Ce chiffre devrait monter en flèche dans les années à venir, puisque plus de 11 1,8 millions de personnes seront touchées par cette affection, d’ici 2040.
Des estimations qui intéressent les personnels de santé et tout le corps médical, qui dès lors , ne manquent pas d’initier des campagnes de sensibilisations et de préventions en vue de jauger et maîtriser au mieux sa recrudescence. Les résultats concernant l’impact de la pandémie sur la prévention et le traitement du glaucome ont donné le ton à la Semaine mondiale du glaucome (SMG) de cette année, qui s’est déroulée dans le monde entier entre les 12 et 18 mars. L’initiative de cette année a été inscrite dans une perspective de partage d’informations, visant à donner aux patients les moyens de répondre à leurs questions et préoccupations concernant la maladie, à leur fournir des conseils dans les situations les plus graves, et à les aider à minimiser la perte de vision due à cette tare.
L’ Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, a pour l’occasion, à travers son service d’ophtalmologie, mis en place un programme bien défini, bien qu’en différé. Il s’agit d’un événement de sensibilisation du grand public à la santé visuelle pour ainsi prévenir des risques du glaucome. Au programme, des débats sur la thématique du glaucome, dépistage gratuit, rapide et indolore avec notre unité mobile de prévention; et aussi un parcours immersif grâce à des mises en situation de handicap visuel.
Cet événement aura lieu à Miti-Murhesa dans le territoire de Kabare. Cette pathologie oculaire, appelée aussi tueuse silencieuse, est la première cause de cécité dans le monde et se développe le plus souvent sans douleur. Or, une fois dépistée et traitée, la malvoyance peut être évitée dans la majorité des cas.
Ainsi, les populations vont pouvoir recourir à des consultations d’experts, et bénéficier de conseils pratiques. C’est sur cette note que l’équipe dirigeante de l’HPGRB entend accroître la sensibilisation en vue de réduire l’impact de cette affection et promouvoir des diagnostics précoces. Ceci, est rendu possible, grâce au soutien de PNSOV et ORCHIDIA, qui permettront à l’unité d’ophtalmologie d’être présente à Miti-Murhesa, dans le territoire de Kabare ce 15 avril 2023 pour un dépistage gratuit du glaucome et des autres pathologies qui affectent l’œil. Nous invitons à cet effet, le grand public sans aucune exception.
Nos deux principaux partenaires dans cette lutte
1. Orchidia Pharmaceutical Ind : est une société égyptienne exceptionnelle spécialisée dans la production de produits pharmaceutiques ophtalmiques. Classée numéro deux sur le marché ophtalmique égyptien avec le taux de croissance le plus élevé de ce marché. Orchidia Pharmaceutical possède sa propre usine de fabrication dans la ville d’Al-Obour et est considérée comme l’une des plus grandes de la région du Moyen-Orient avec une capacité de production actuelle de 35 millions d’unités.
Orchidia est certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS avec la mise en œuvre de WHO-GMP par le MOH égyptien et d’autres pays d’enregistrement au Moyen-Orient et en Afrique. Avec un portefeuille actuel comprenant 35 médicaments ophtalmiques et 3 dispositifs médicaux ayant obtenu des certificats marqués CE. En plus d’un riche pipeline de 60 médicaments sous différentes formes de médicaments ophtalmiques.
2. PNSOV : le Programme Nationale de Santé Oculaire de la Vision garantie l’usage des bonnes pratiques pour la santé oculaire au sein des communautés et des structures sanitaires au niveau national. Il initie la sensibilisation aux maladies oculaires évitables, et plaide pour l’inclusion de la santé oculaire dans les stratégies de développement nationales.
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Après la marche organisée par la patronne du genre au Sud-Kivu, la journée a allié une réflexion sur l’état sécuritaire du pays.
Unis autour du thème axé sur la non balkanisation à l’est de la RDC, cette journée du 8 mars a permis de renforcer les liens entre les membres du personnel, et de cultiver le sentiment d’appartenance indispensable à la réussite des projets hospitaliers.
Marquée par d’importants moments d’échanges, c’est un ensemble commun et homogène qui a animé les discussions, sans distinction de grades ou quelques positions que ce soit, durant tout l’après-midi. Médecins, infirmières, direction, administratifs, filles de salles, assistants techniques, ce sont tous accordés pour joindre leur voix à l’appel du comité des femmes de l’HPGRB pour la marche de paix.
Cette marche a permis aux femmes et filles de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu de dire non au plan de balkanisation de la République démocratique du Congo, implorant le retour d’un climat de paix à l’est du pays.
Comme disait Ellen Johnson Sirleaf: “si vos rêves ne vous font pas peur, ils ne sont pas assez grand”.A 8h30 précise, heure de départ, les femmes ont enclenché d’un pas serein la marche qui est partie de la place MUNZIHIRWA jusqu’à la place de l’indépendance. Captivées par des discours centrés autour d’un seul message: «pour une paix durable, non au plan de balkanisation de notre cher pays, la République démocratique du Congo.».
Ensuite, elles se sont réunies dans les enceintes de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, en vue de communier avec toutes les femmes. Le climat n’étant pas à la fête pour cette énième édition de la journée internationale des femmes comme à l’accoutumée, mais plutôt à la réflexion sur des sujets qui tiennent à cœur, notamment la situation sécuritaire à l’est du pays.
Notons que l’HPGRB est une institution en phase avec les défis modernes qui participe tout aussi à la promotion de la femme. A ce jour, l’hôpital compte quelque 250 femmes, toutes qualifiées dans leurs domaines respectifs et dévouées aux malades. L’hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu est en phase de restructuration dans le cadre de son plan d’action et en plein processus de changement de comportements.
Le but est d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients. Il est donc important de mettre en place une politique d’accompagnement du personnel, qui passe par une communication adéquate avec tous les acteurs. Ainsi, l’approche adoptée permet au personnel d’exprimer satisfactions et craintes quant à l’avenir.
Avec assurance, ce beau moment se renouvellera l’an prochain avec un hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu meilleur qu’aujourd’hui et cela pour le bien de la population de la province du Sud-Kivu et de ses environs !
L’unité des soins intensifs comme tous les autres secteurs de l’HPGRB ont suffisamment évolué au cours de ces 5 dernières années grâce à un sursaut de conscience de son personnel et le souci d’améliorer la qualité des soins et services sous le leadership mené par son médecin directeur, le professeur docteur MULINGANYA MULUMEODERHWA Guy. Situé dans la commune populaire de Kadutu, l’HPGRB est actuellement la plus grande institution sanitaire de la partie Est de la RD-Congo. Il a une capacité de 520 lits et compte plus de cent médecins dont une soixantaine des spécialistes dans divers domaines et une équipe paramédicale essentiellement polyvalente.
C’est un hôpital public mais cédé à gestion à l’Archidiocèse Catholique de Bukavu et sert de centre de formation médicale et paramédicale pour les grandes institutions supérieures et universitaires de la ville de Bukavu dont l’Université Catholique de Bukavu « UCB ». Tout de même, nous faisons face à divers défis architectural, et en équipements ne nous permettant pas de répondre aux exigences organisationnelles et structurelles recommandées par les sociétés savantes alors qu’en termes de l’équipe médicale et paramédical, nous avons un personnel compétent et capable de parfaire la prise en charge des états de détresse sous leurs diverses formes.
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La malnutrition infantile demeure un réel problème de santé publique en RDC. Dans sa forme sévère, elle touche environ 2 millions d’enfants de moins 5 ans et contribue à un peu plus 45% de décès de ces enfants. Par ailleurs, la malnutrition constitue une toile de fond sur laquelle se greffent plusieurs infections. La province du Sud-Kivu n’est pas épargnée par ce fléau. Elle figure parmi les provinces de la RDC les plus affectées par la malnutrition avec environ 48% d’enfants qui souffrent de la malnutrition. Paradoxalement, les estimations montrent qu’environ 70% des enfants malnutris en RDC n’ont pas accès au traitement. Cette situation compromet davantage les chances de survie de ces enfants.
Patrick : Docteur, quelles sont les causes de la malnutrition d’une manière générale?
Dr Kambale : De façon simple, la malnutrition est due à 2 grandes causes :
- La cause primaire, liée à une insuffisance d’apports en aliments et
- La cause secondaire, liée à une incapacité pour le corps de la personne à utiliser les aliments consommés
Patrick : Docteur, quels sont les facteurs qui expliquent la cause primaire c’est-à-dire l’insuffisance en apport alimentaire ?
Dr Kambale : l’insuffisance d’apport peut être liée à 3 facteurs :
- Insuffisance de production alimentaire : le sol pauvre, catastrophes naturelles (inondations, incendies, volcans), instabilités politiques entrainant les déplacements massifs des populations tel que nous le vivons dans nos zones déchirées par des guerres.
- Inaccessibilité géographique : vétusté des routes, rareté des moyens de transport terrestres, maritimes ou aériens pour relier les zones de production alimentaire et les zones de consommation
- Inaccessibilité financière : faible niveau socio-économique entraine l’incapacité des ménages à s’acheter les aliments.
Patrick : Docteur, à quoi faites-vous allusion quand vous évoquez les causes secondaires ?
Docteur Kambale : Dans le cas des facteurs secondaires, les aliments sont bel et bien disponibles, mais l’organisme de l’individu ne peut pas soit les absorber, soit les digérer, soit les assimiler, pour qu’ils lui soient bénéfique. Il y a plusieurs maladies qui occasionnent ces genres de situation.
Patrick : Docteur, quelles sont les conséquences de la malnutrition chez l’enfant ?
Docteur Kambale :
- A court terme, la malnutrition affaiblit les moyens de défense de l’individu et le rend vulnérable vis-à-vis des maladies. L’individu malnutri sera donc plus souvent malade qu’un individu sans malnutrition. Par ailleurs, la malnutrition peut entrainer la mort de l’enfant;
- Chez les survivants de la malnutrition, il y a :
- Risque de retard d’acquisitions psychomotrices (marche, langage, retard d’apprentissage, difficultés scolaires) ;
- Persistance de retard de croissance ;
- Risque de développer le surpoids, l’obésité et les maladies cardiovasculaires ;
- Cycle inter générationnel de la malnutrition : des jeunes filles qui souffrent de la malnutrition peuvent maintenir ce trouble de croissance à l’adolescence et seront plus susceptibles d’avoir des bébés de petite taille ; qui, à leur tour, s’il s’agit de filles, poursuivront le cycle.
Patrick : Docteur, quels sont les défis liés à la prise en charge des enfants malnutris à l’HPGRB ?
Docteur Kambale : La prise en charge des enfants malnutris à l’HPGRB se heurte à plusieurs contraintes. La première c’est le tri des enfants malnutris. Etant au niveau tertiaire sur la pyramide sanitaire au Sud-Kivu, normalement à l’HPGRB nous ne devrions que nous occuper des enfants malnutris sévères avec complications. Les autres cas de malnutrition sévère sans complications, ou les cas de malnutrition modérée sont censés être pris en charge dans les structures nutritionnelles périphériques. Malheureusement la plupart de ces structures sont inexistantes, et celles qui existent sont dépourvues d’intrants. Il nous arrive donc de prendre en charge toutes ces formes de malnutrition, malgré notre capacité d’accueil limité, l’absence d’intrants nutritionnels et l’absence d’appui extérieur. Ceci fait que nous enregistrons beaucoup d’admissions (en moyenne 60 admissions d’enfants malnutris par mois).
Patrick : Et quelle est la capacité d’accueil du Centre Nutritionnel et Thérapeutique
Dr Kambale : Nous disposons de 5 lits en Unité de Soins Intensifs, 15 lits en Unité de Transition, 35 lits et Unité de Réhabilitation Nutritionnelle et 5 lits en Unité d’Isolement.
Patrick : Existe-t-il d’autres contraintes ?
Dr Kambale : Oui ; il s’agit du manque d’intrants nutritionnels et thérapeutiques. Actuellement les programmes de prise en charge de la malnutrition tant au niveau hospitalier qu’au niveau communautaire sont coûteux. Ils sont donc sous-financés. Cela fait que seulement 30% d’enfants malnutris en RDC ont accès aux soins. Pour donner la chance de survie à ces enfants, l’HPGRB dispense presque gratuitement les soins à ces enfants, ce qui constitue quand même un manque à gagner important pour l’hôpital.
Par ailleurs, l’HPGB est aussi confronté au manque d’intrants nutritionnels. Pour pallier le manque des laits et des aliments thérapeutiques, nous utilisons des alternatives nutritionnelles constituées de lait entier, et des préparations à base de la bouillie de maïs-sorgho-soja enrichie avec l’huile végétale et le sucre.
Patrick : Et quels résultats obtenez-vous en recourant à ces alternatives nutritionnelles ?
Dr Kambale : Le taux de mortalité varie entre 7 et 9% et le taux de récupération nutritionnelle entre 75 et 80%. Ce sont des indicateurs acceptables selon les normes de l’OMS qui fixent le seuil de moins de 10% pour le taux de mortalité et plus de 75% pour la récupération nutritionnelle.
Patrick : Docteur, avez-vous une idée du devenir de ces enfants après l’hospitalisation au Centre Nutritionnel et Thérapeutique ?
Dr Kambale : Oui. La gestion à domicile des enfants sortis guéris de notre centre nutritionnel pose d’énormes problèmes. Les estimations montrent que plus de 90% des ménages où sont issus ces enfants vivent sous le seuil de pauvreté. A la sortie, ces enfants retournent donc leurs domiciles dans les mêmes conditions socioéconomiques précaires. Une étude pilote que nous avons menée pour évaluer la survie de ces enfants après hospitalisation a montré qu’environ 30% de ces enfants rechutent dans les 6 mois suivant l’hospitalisation et 4% décèdent à domicile.
Patrick : Docteur, quelles sont les pistes de solution pour améliorer la prise en charge des enfants malnutris ?
Dr Kambale : la prise en charge de la malnutrition implique plusieurs acteurs : les politiciens, les économistes, les agronomes, les médecins, les nutritionnistes, les psychologues, etc. Pour améliorer la prise en charge de ces enfants vulnérables à l’HPGRB, nous sollicitons l’appui des organismes tant nationaux qu’internationaux pour couvrir les soins administrés à ces patients. Par ailleurs, l’amélioration des conditions socioéconomiques, la pacification des régions en conflits armés, l’amélioration de la politique agricole et la modernisation des infrastructures sont autant d’autres facteurs pouvant contribuer à endiguer ce fléau qu’est la malnutrition infantile.
Patrick : Docteur Kambale, je vous remercie
Dr Kambale : Je te remercie aussi Patrick
Récemment nommée à la tête de la sous-délégation du comité international de la Croix-Rouge, (CICR) Sabrina Denuncq, a effectué une visite de courtoisie ce lundi 20 février 2023 à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu. Son équipe a été reçue par le Professeur Docteur Guy Mulinganya, Médecin Directeur de cette structure sanitaire accompagné du Docteur Guy Quesney Mateso, chef du staff Médical. Les équipes représentant leurs institutions respectives ont échangé autour de leur partenariat de plus de 10 ans dans la prise en charge des malades, et en particulier sur le projet bloc opératoire et l’école de la chirurgie de guerre.
Dans les discussions, le Professeur Docteur Guy Mulinganya et Sabrina Denuncq se sont mutuellement félicités de la collaboration franche et fructueuse entre leurs organisations. C’est ce que témoigne le message inscrit dans le livre d’or par la représentante du CICR: « Nous sommes confiants que cette collaboration va continuer pour le prochain projet Bloc opératoire chirurgical et école de chirurgie de guerre», souligne-t-elle.
Pour sa part, le médecin Directeur de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu a évoqué les sujets qui préoccupent les deux organisations tout en encourageant et en remerciant le CICR pour ce partenariat: «J’encourage ce partenariat qui pousse l’Hôpital à émerger. Cette coopération est non seulement bénéfique pour la chirurgie de guerre, mais pour tout l’HPGRB, pour notre personnel qui bénéficie des formations jour après jour. Ce partenariat nous aide dans notre vision, qui est celle de faire de l’HPGRB, un hôpital d’excellence», a déclaré le MD de l’Hôpital
Provincial Général de Référence de Bukavu.