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« Il est possible d’améliorer la qualité de vie des enfants présentant des troubles du spectre autistiques tout au long de leur vie » (Dr Germain Mudumbi, pédiatre à l’HPGRB).

Le 2 avril marque la journée mondiale de l’Autisme.

Les troubles du spectre autistique dit Autismeregroupent un ensemble de troubles neuro-développementaux entraînant un dysfonctionnement dans le langage, le comportement et les interactions sociales réciproques .

Le langage peut être affecté de façon qualitative (compréhension du langage) etquantitative (répertoire de mot ou vocabulaire peu fourni) . Pour la qualité par exemple, les mots sont peut-être bien prononcés par l’enfant mais sont utilisés de manière inappropriée. Son vocabulaire n’est pas assez fourni pour lui permettre de communiquer normalement.

Le comportement , est considéré comme stéréotypé, répétitif et peu diversifié dans les jeux et les centres d’intérêts. Par exemple, c’est un enfant qui peut se taper la tête sans raison, jouer beaucoup (hyperactivité), utiliser certains objets ou jouets et pas d’autres.

Les interactions sociales réciproques(attitude envers les parents, frères et sœurs, collègues,…).

« Ces symptômes peuvent être précoces ou n’apparaitre que lorsque la demande sociale des interactions dépasse les capacités limitées de l’enfant. C’est en général au fur et à mesure que l’enfant grandit, souvent avant ses 3 ans, que ses proches découvrent certaines anomalies qui les alertent. Les enfants présentent ces troubles à des degrés variables. Certains enfants qui ont des troubles du spectre autistique peuvent avoir des troubles plus prononcés dans un ou l’autre domaine (pour certains ce sera le langage ou le comportement qui seront plus affectés et pour d’autres ce seront les interactions sociales). Certains enfants ont des troubles assez mineurs qu’ils peuvent rester méconnus pendant plusieurs années voire même jusqu’à l’âge adulte » explique le Dr Germain Mudumbi, neuropédiatre à l’HPGRB.

A en croire les informations du département de pédiatrie de l’HPGRB, jusqu’en ce mois d’avril 2025, une centaine d’enfants sont suivis pour troubles du spectre autistique avec des rendez-vous trimestriels. Cette affection chroniquepeut être considérée désormais comme fréquente dans notre société, peut-être parce que le diagnostic se pose de plus en plus facilement.

Qu’en-est-il de causes du trouble du spectre autistique (autisme) ?

La cause n’est ni unique ni directe. C’est une interaction entre les facteurs génétiques, biologiques et environnementaux.

Ø  Pour les facteurs génétiques,certains gènes sont impliqués dans l’apparition de l’autisme (L’X-fragile et d’autres gènes impliquant le chromosome X).

Ø  Les facteurs neurobiologiques : Une perturbation des connexions entre les neurones pouvant se manifester par une croissance rapide de la tête ; les anomalies focales ou généralisées de la substance grise et blanche

Ø  Parental : L’âge avancé de deux parents peut favoriser des mutations de novo et conduire à des anomalies génétiques dont certaines peuvent être responsables des troubles du spectre de l’autisme.

Ø  Environnementaux et périnataux : toxiques, tératogènes, problèmes périnataux (asphyxie, infections anté- et périnatale, prématurité)

Ø  Les médicaments pris par la mère pendant la grossesse comme la dépakine, les inhibiteurs de la sérotonine.

Ø  Pas de corrélation avec la vaccination.

En agissant sur ces facteurs ci-hautes cités, notamment la bonne prise en charge de la grossesse et l’accouchement, la prévention de la prématurité, la prescription adaptée des médicaments pendant la grossesse pourrait réduire la prévalence des troubles du spectre autistique.

Quel autre message avez-vous à placer en dernier lieu en lien avec cette pathologie Docteur ?

« L’autisme étant une maladie chronique va demander un diagnostic précoce, une prise en charge continue impliquant plusieurs prestataires (multidisciplinaires). La prise en charge a pour objectif d’agir sur les différents troubles qui présentent l’enfant favorisant ainsi l’intégration sociale, la scolarité et par conséquent l’amélioration de la qualité de vie. Cette prise en charge implique non seulement le personnel soignant, mais aussi les parents et toute la famille. Ainsi, un diagnostic précoce permet une prise en charge rapide et précoce favorisant un meilleur pronostic. Lorsque la prise en charge est tardive, les chances d’améliorations deviennent faibles. Les parents qui remarquent des troubles de comportement, un retard de langage ou des difficultés d’intégration chez leurs enfants doivent les amener en consultation sans tarder pour une évaluation conclue par le Dr Mudumbi.

Sachez que le thème choisi cette année 2025 en marge de la célébration de la journée mondiale de l’autisme est « l’innovation au service de l’accompagnement et du parcours de vie des personnes avec autisme ».