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FRANÇOIS MARION, CHEF DE DELEGATION DU CICR EN RDC EN VISITE A L’HPGRB.

Le numéro 1 du Comité International de la Croix Rouge (CICR) en RDC était en visite guidée au sein de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) ce 30 mai 2023.

Peu avant, Monsieur François Marion ainsi que certains agents de cette organisation humanitaire basés à Bukavu ont tenu une réunion avec le comité de direction de L’hôpital Provincial. Ces échanges ont tourné autour du partenariat qui unit ces deux institutions.

A l’issue de cette rencontre, la visite proprement dite a ainsi été entamée.

La délégation a en premier lieu foulé les salles d’hospitalisation où sont internés les blessés de guerre, par balles ou encore par armes blanches.
Ces derniers étant pris en charge totalement dans le cadre d’un projet par ce comité.

 

Le lieu où est installé l’incinérateur de l’hôpital pour lequel le CICR a appuyé la construction il y a quelques années a aussi fait objet de visite avant de chuter dans les blocs opératoires.

Sentiment de satisfaction pour ce partenaire de l’Hôpital.

“Je suis venu prendre physiquement connaissance de l’état actuel de l’hôpital Provincial que j’ai visité il y a maintenant une dizaine d’années. Je suis globalement impressionné par les avancées enregistrées ces nombreux mois écoulés. Nous travaillons avec cet établissement sanitaire dans différents cadres et nous n’allons pas nous arrêter là parce que plusieurs autres projets sont en cours.” Confie Monsieur François Marion.

Il renchérit,

“(…)par exemple, nous avons pensé que c’est serait nécessaire de capitaliser les atouts et connaissances des prestataires d’ici qui interviennent dans les chirurgies des blessés par balles et armes. De ce fait, un projet de construction au sein de l’hôpital d’une école de formation dans ce domaine est sous étude. Il sera aussi question de faire la réfection de plusieurs blocs opératoires pour doter à cette structure sanitaire d’un environnement propice afin de mener ce type d’activité de manière sereine et professionnelle” Conclut-il.

Le médecin directeur de L’HPGRB a tout d’abord remercié son hôte pour sa bienveillance. Il a par la suite souhaité une pérennité à ce partenariat qui lie l’hôpital qu’il représente à cette organisation humanitaire qui a son siège à Genève.

“Les rapports qui nous lient au CICR sont en ces jours vraiment sains. Nous sommes appuyés d’une façon ou d’une autre par ce dernier pour le bien de la population du Sud-Kivu et ses environs. Je souhaite que cette franche collaboration perdure afin de donner chairs à tous les bons projets envisagés” renseigne Professeur Dr Guy Mulinganya.

Pour rappel, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) finance la prise en charge des malades blessés de guerre, par balles ou armes blanches au sein de l’hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) situé sur avenue Michombero à Bukavu au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC).

Journée mondiale du don de sang : la Synergie des Associations des Donneurs Bénévoles de sang de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu« SYADOBESA HPGRB » lance un appel aux dons

CONTEXTE :

Célébrée chaque 14 juin de l’année, cette journée rappelle combien le sang est nécessaire et vital au fonctionnement du corps humain. Aujourd’hui, il n’existe pas de produit capable de remplacer le sang humain. La générosité des donneurs  bénévoles de sang est donc indispensable dans les soins préventifs et surtout curatifs.

Combien de patients agonisant, les accidentés, les opérés, les accouchées ou des nouveau-nés  qui ne sauraient plus vivre sans transfusion sanguine et vont bien aujourd’hui grâce au sang qu’ils ont reçu ?

Les données statistiques récentes de la banque de sang de l’ HPGRB  font état d’une baisse progressive de donneurs bénévoles de sang depuis les cinq dernières années, ceci trouve l’explication  en analysant les différents facteurs qui ont été évoqués par les animateurs des différentes associations concernées par ce don de sang, entres autres :

  • Une baisse de sensibilisation des Donneurs bénévoles par les responsables des associations,
  • La non implication des différents bailleurs de fonds et  des bienfaiteurs pour les différentes activités en rapport avec la sensibilisation et la  collecte de sang, etc.

Au regards  des difficultés ci-haut énumérées, l’association dénommée Synergie des associations de donneurs bénévoles de sang « SYADOBESA HPGRB » en sigle veut analyser les différentes causes de pré-ruptures et des ruptures des poches de sang à la banque de sang, en vue d’y apporter des solutions appropriées dans la mesure du possible, et des moyens disponibles.

«Il s’agit donc  de regrouper ces associations qui fournissent le sang à l’ HPGRB notamment  ADOBESA,   XAVERIENS,  FEDOBESA,  APEDOSABA,   CDBS – ISTM,  AMIIDOSA-  AUMONERIE -HPGRB  SCOUTS,   BRIGARDE -CROIX ROUGE- UCB,  AMIDOSA- BURHIBA,   AMDOSA- KASHA,  FEDOBESA- BRASSERIE,   FEDOBESA -BURHIBA , et commencer à répondre instantanément aux urgences transfusionnelles sur demande, en collaboration avec la banque de sang de l’HPGRB  surtout en cas de pénurie  de sang des groupes sanguins rares», renseigne le Docteur MULUMEODERHWA KAHASHA Pierrot, président SYADOBESA

Axe d’action de la campagne de cette année :

Le slogan de la campagne de la Journée mondiale du donneur de sang 2023 est « Sang, plasma : partageons la vie, donnons souvent ! ». Il porte avant tout sur les patients nécessitant un soutien trans fusionnel à vie et souligne le rôle que chaque personne peut jouer en faisant le don précieux de sang ou de plasma. Il souligne également l’importance de donner régulièrement du sang ou du plasma pour créer un stock sûr et durable en sang et en produits sanguins qui puisse être toujours disponible, partout dans le monde, de sorte que tous les patients qui en ont besoin puissent recevoir un traitement en temps voulu.

La SYADOBESA compte organiser une série d’activités à l’occasion de cette journée internationale en vue de contribuer à la lutte contre cette pénurie de sang. Il s’agit des émissions à la radio, activités sportives, conférences, sensibilisation  dans des églises et collecte de sang, selon le programme repris dans le tableau ci-après.

 

PROGRAMME DES ACTIVITES DE LA JOURNEE MONDIALE DE DON DE BENEVOLE DE SANG CE 14 juin 2023

 

Jour et dates Activités Lieux Heures
01 Du Lundi 11 au Mercredi 14 juin 2023 sensibilisation médiatique Médias locaux A préciser incessamment
02 Samedi 10 juin 2023 Match de football entre SYADOBESA et l’équipe de l’ HPGRB Terrain de l’ISTM 13 heures
03 Mardi 13 Juin 2023 Conférence

Thème : « Donner le sang, plasma : partageons la vie »

A préciser De 12heure à 13heure
04 Dimanche 18 juin 2023 Sensibilisation sur le don bénévole de sang
  • Paroisse de BURHIBA
  • Paroisse Saint Vincent Pallotti de Karhale
  • Les paroisses Protestantes
Messe des jeunes
05 Dimanche 25 juin 2023 Messe d’action des grâces Chapelle catholique de l’HPRGRB De 7heure à 9 heures
Don Bénévole de sang Banque de Sang De 9heure à X temps

 

17 mai 2023, Journée mondiale de l’hypertension artérielle et consultations gratuites ce jour à l’HPGRB

La Journée mondiale de l’hypertension a lieu ce 17 mai 2023. Le thème de cette importante activité mondiale est; mesurez votre tension artérielle avec précision, contrôlez-la, vivez plus longtemps, en mettant l’accent sur la lutte contre les faibles taux de sensibilisation dans le monde, en particulier dans les zones à revenus faibles ou moyens, et sur les méthodes précises de mesure de la tension artérielle.

Définie simplement comme une tension artérielle supérieure à la normale ou une augmentation de la tension, cette maladie attaque plus d’un milliard de personnes dans le monde. En Afrique, des statistiques approuvent que près de 30 à 40% des résidents de ce continent, ayant plus de 18 ans, sont hypertendus.

A Bukavu au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), les habitants ne sont pas épargnés. Contre des habitudes comportementales, alimentaires peu recommandables, ainsi que des facteurs génétiques imposants, plusieurs personnes souffrent désormais de l’hypertension artérielle.

Dr Balola Bagalwa Mitterrand, cardiologue à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) confirme la présence persistante de cette maladie au sein de la structure hospitalière, et la qualifie de très grave pour principales raisons.

1.En premier lieu, en tant qu’un tueur silencieux, l’hypertension ne présente pas des symptômes assez parlants pour l’indexer directement. Elle peut parfois s’apparenter à des maux de tête, de l’essoufflement, des étourdissements, des problèmes de vision et autres qui, peuvent être banalisés alors qu’il s’agit de symptômes qui renvoient à cette pathologie.

2. En deuxième lieu, il s’agit d’une maladie chronique et donc non curative.

3. En troisième lieu, le médecin spécialiste fait allusion aux complications graves liées à l’hypertension si celle-ci n’est pas bien prise en charge, en citant par exemple les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Face à la gravité de l’hypertension artérielle, Dr Balola affirme que l’hôpital provincial a tenu à faire un dépistage gratuit ce 17 mai 2023 en marge de cette commémoration. “L’équipe dirigeante de l’Hôpital a trouvé bon de rendre possible les consultations sans paiement ce jour. Nous attendons plus de 500 personnes pour cette fin. Le cardiologue que je suis sera présent aux côtés d’autres collègues pour soumettre les nécessiteux à l’examen. Les plus concernés sont les hommes et les femmes dont l’âge est supérieur ou égal à 18 ans. Toutefois, les plus jeunes seront aussi admis. Nous allons travailler d’arrache-pied avec les étudiants de la faculté de médecine de l’Université Catholique de Bukavu (UCB) réunis dans un club. Ces derniers ont déjà reçu les formations nécessaires sur la prise de la tension artérielle” nous dit-il.

Plus loin, le Dr Balola Bagalwa Mitterrand ajoute : “nous précisons d’abord que ces consultations gratuites relatives à l’hypertension sont seulement pour ce 17 mai courant. Ceux pour qui l’hypertension sera confirmée vont prendre en charge personnellement les différents examens souhaités et autres traitements prescrits. Nous aurions voulu les assister totalement, mais malheureusement nous n’avons eu aucun partenaire pour nous accompagner dans ce sens”.

Il importe de signaler que certains facteurs favorisant l’hypertension sont, l’obésité, la sédentarité, le stress, le tabac, la consommation excessive d’alcool, et des soubassements héréditaires.

L’HPGRB, pour le diagnostic précoce dans la lutte contre le glaucome

Selon l’Association mondiale du glaucome (WGA), le glaucome est la première cause de cécité irréversible évitable, et les chiffres sont surprenants. Il est de plus en plus fréquent d’observer une courbe de prévalence , touchant une personne sur 200, âgée de 40 ans, et ce chiffre s’élève à une personne sur huit, âgée de 80 ans. Avec le vieillissement et l’augmentation de la population mondiale, le glaucome devient de plus en plus récurrent. Actuellement, l’on estime à près de 78 millions le nombre de personnes qui en sont affectées au niveau mondial. Ce chiffre devrait monter en flèche dans les années à venir, puisque plus de 11 1,8 millions de personnes seront touchées par cette affection, d’ici 2040.

Des estimations qui intéressent les personnels de santé et tout le corps médical, qui dès lors , ne manquent pas d’initier des campagnes de sensibilisations et de préventions en vue de jauger et maîtriser au mieux sa recrudescence. Les résultats concernant l’impact de la pandémie sur la prévention et le traitement du glaucome ont donné le ton à la Semaine mondiale du glaucome (SMG) de cette année, qui s’est déroulée dans le monde entier entre les 12 et 18 mars. L’initiative de cette année a été inscrite dans une perspective de partage d’informations, visant à donner aux patients les moyens de répondre à leurs questions et préoccupations concernant la maladie, à leur fournir des conseils dans les situations les plus graves, et à les aider à minimiser la perte de vision due à cette tare.

L’ Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, a pour l’occasion, à travers son service d’ophtalmologie, mis en place un programme bien défini, bien qu’en différé. Il s’agit d’un événement de sensibilisation du grand public à la santé visuelle pour ainsi prévenir des risques du glaucome. Au programme, des débats sur la thématique du glaucome, dépistage gratuit, rapide et indolore avec notre unité mobile de prévention; et aussi un parcours immersif grâce à des mises en situation de handicap visuel.

Cet événement aura lieu à Miti-Murhesa dans le territoire de Kabare. Cette pathologie oculaire, appelée aussi tueuse silencieuse, est la première cause de cécité dans le monde et se développe le plus souvent sans douleur. Or, une fois dépistée et traitée, la malvoyance peut être évitée dans la majorité des cas.

Ainsi, les populations vont pouvoir recourir à des consultations d’experts, et bénéficier de conseils pratiques. C’est sur cette note que l’équipe dirigeante de l’HPGRB entend accroître la sensibilisation en vue de réduire l’impact de cette affection et promouvoir des diagnostics précoces. Ceci, est rendu possible, grâce au soutien de PNSOV et ORCHIDIA, qui permettront à l’unité d’ophtalmologie d’être présente à Miti-Murhesa, dans le territoire de Kabare ce 15 avril 2023 pour un dépistage gratuit du glaucome et des autres pathologies qui affectent l’œil. Nous invitons à cet effet, le grand public sans aucune exception.

Nos deux principaux partenaires dans cette lutte

1. Orchidia Pharmaceutical Ind : est une société égyptienne exceptionnelle spécialisée dans la production de produits pharmaceutiques ophtalmiques. Classée numéro deux sur le marché ophtalmique égyptien avec le taux de croissance le plus élevé de ce marché. Orchidia Pharmaceutical possède sa propre usine de fabrication dans la ville d’Al-Obour et est considérée comme l’une des plus grandes de la région du Moyen-Orient avec une capacité de production actuelle de 35 millions d’unités.

Orchidia est certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS avec la mise en œuvre de WHO-GMP par le MOH égyptien et d’autres pays d’enregistrement au Moyen-Orient et en Afrique. Avec un portefeuille actuel comprenant 35 médicaments ophtalmiques et 3 dispositifs médicaux ayant obtenu des certificats marqués CE. En plus d’un riche pipeline de 60 médicaments sous différentes formes de médicaments ophtalmiques.

2. PNSOV : le Programme Nationale de Santé Oculaire de la Vision garantie l’usage des bonnes pratiques pour la santé oculaire au sein des communautés et des structures sanitaires au niveau national. Il initie la sensibilisation aux maladies oculaires évitables, et plaide pour l’inclusion de la santé oculaire dans les stratégies de développement nationales.

Pour en apprendre davantage sur l’HPGRB, et en savoir plus sur cette pathologie, veuillez nous suivre sur tous nos réseaux sociaux. Des informations utiles vous attendent sur notre chaine YouTube, page Facebook, Twitter, et Instagram.
Vous pouvez également nous écrire via notre adresse mail : hpgrb@gmail.com

 Sud-Kivu: la problématique de la prise en charge de la malnutrition chez les enfants à l’HPRB.

La malnutrition infantile demeure un réel problème de santé publique en RDC. Dans sa forme sévère, elle touche environ 2 millions d’enfants de moins 5 ans et contribue à un peu plus 45% de décès de ces enfants. Par ailleurs, la malnutrition constitue une toile de fond sur laquelle se greffent plusieurs infections. La province du Sud-Kivu n’est pas épargnée par ce fléau. Elle figure parmi les provinces de la RDC les plus affectées par la malnutrition avec environ 48% d’enfants qui souffrent de la malnutrition. Paradoxalement, les estimations montrent qu’environ 70% des enfants malnutris en RDC n’ont pas accès au traitement. Cette situation compromet davantage les chances de survie de ces enfants.

Patrick : Docteur, quelles sont les causes de la malnutrition d’une manière générale?

Dr Kambale : De façon simple, la malnutrition est due à 2 grandes causes :

  • La cause primaire, liée à une insuffisance d’apports en aliments et
  • La cause secondaire, liée à une incapacité pour le corps de la personne à utiliser les aliments consommés

Patrick : Docteur, quels sont les facteurs qui expliquent la cause primaire c’est-à-dire l’insuffisance en apport alimentaire ?

Dr Kambale : l’insuffisance d’apport peut être liée à 3 facteurs :

  • Insuffisance de production alimentaire : le sol pauvre, catastrophes naturelles (inondations, incendies, volcans), instabilités politiques entrainant les déplacements massifs des populations tel que nous le vivons dans nos zones déchirées par des guerres.
  • Inaccessibilité géographique : vétusté des routes, rareté des moyens de transport terrestres, maritimes ou aériens pour relier les zones de production alimentaire et les zones de consommation
  • Inaccessibilité financière : faible niveau socio-économique entraine l’incapacité des ménages à s’acheter les aliments.

Patrick : Docteur, à quoi faites-vous allusion quand vous évoquez les causes secondaires ?

Docteur Kambale : Dans le cas des facteurs secondaires, les aliments sont bel et bien disponibles, mais l’organisme de l’individu ne peut pas soit les absorber, soit les digérer, soit les assimiler, pour qu’ils lui soient bénéfique. Il y a plusieurs maladies qui occasionnent ces genres de situation.

Patrick : Docteur, quelles sont les conséquences de la malnutrition chez l’enfant ?

Docteur Kambale :

  • A court terme, la malnutrition affaiblit les moyens de défense de l’individu et le rend vulnérable vis-à-vis des maladies. L’individu malnutri sera donc plus souvent malade qu’un individu sans malnutrition. Par ailleurs, la malnutrition peut entrainer la mort de l’enfant;
  • Chez les survivants de la malnutrition, il y a :
  • Risque de retard d’acquisitions psychomotrices (marche, langage, retard d’apprentissage, difficultés scolaires) ;
  • Persistance de retard de croissance ;
  • Risque de développer le surpoids, l’obésité et les maladies cardiovasculaires ;
  • Cycle inter générationnel de la malnutrition : des jeunes filles qui souffrent de la malnutrition peuvent maintenir ce trouble de croissance à l’adolescence et seront plus susceptibles d’avoir des bébés de petite taille ; qui, à leur tour, s’il s’agit de filles, poursuivront le cycle.

Patrick : Docteur, quels sont les défis liés à la prise en charge des enfants malnutris à l’HPGRB ?

Docteur Kambale : La prise en charge des enfants malnutris à l’HPGRB se heurte à plusieurs contraintes. La première c’est le tri des enfants malnutris. Etant au niveau tertiaire sur la pyramide sanitaire au Sud-Kivu, normalement à l’HPGRB nous ne devrions que nous occuper des enfants malnutris sévères avec complications. Les autres cas de malnutrition sévère sans complications, ou les cas de malnutrition modérée sont censés être pris en charge dans les structures nutritionnelles périphériques. Malheureusement la plupart de ces structures sont inexistantes, et celles qui existent sont dépourvues d’intrants. Il nous arrive donc de prendre en charge toutes ces formes de malnutrition, malgré notre capacité d’accueil limité, l’absence d’intrants nutritionnels et l’absence d’appui extérieur. Ceci fait que nous enregistrons beaucoup d’admissions (en moyenne 60 admissions d’enfants malnutris par mois).

Patrick : Et quelle est la capacité d’accueil du Centre Nutritionnel et Thérapeutique

Dr Kambale : Nous disposons de 5 lits en Unité de Soins Intensifs, 15 lits en Unité de Transition, 35 lits et Unité de Réhabilitation Nutritionnelle et 5 lits en Unité d’Isolement.

Patrick : Existe-t-il d’autres contraintes ?

Dr Kambale : Oui ; il s’agit du manque d’intrants nutritionnels et thérapeutiques. Actuellement les programmes de prise en charge de la malnutrition tant au niveau hospitalier qu’au niveau communautaire sont coûteux. Ils sont donc sous-financés. Cela fait que seulement 30% d’enfants malnutris en RDC ont accès aux soins. Pour donner la chance de survie à ces enfants, l’HPGRB dispense presque gratuitement les soins à ces enfants, ce qui constitue quand même un manque à gagner important pour l’hôpital.

Par ailleurs, l’HPGB est aussi confronté au manque d’intrants nutritionnels. Pour pallier le manque des laits et des aliments thérapeutiques, nous utilisons des alternatives nutritionnelles constituées de lait entier,  et des préparations à base de la bouillie  de maïs-sorgho-soja enrichie avec l’huile végétale et le sucre.

Patrick : Et quels résultats obtenez-vous en recourant à ces alternatives nutritionnelles ?

Dr Kambale : Le taux de mortalité varie entre 7 et 9% et le taux de récupération nutritionnelle entre 75 et 80%. Ce sont des indicateurs acceptables selon les normes de l’OMS qui fixent le seuil de moins de  10% pour le taux de mortalité et plus de 75% pour la récupération nutritionnelle.

Patrick : Docteur, avez-vous une idée du devenir de ces enfants après l’hospitalisation au Centre Nutritionnel et Thérapeutique ?

Dr Kambale : Oui. La gestion à domicile des enfants sortis guéris de notre centre nutritionnel pose  d’énormes problèmes. Les estimations montrent que plus de 90% des ménages où sont issus ces enfants vivent sous le seuil de pauvreté. A la sortie, ces enfants retournent donc leurs domiciles dans les mêmes conditions socioéconomiques précaires. Une étude pilote que nous avons menée pour évaluer la survie de ces enfants après hospitalisation a montré qu’environ 30% de ces enfants rechutent dans les 6 mois suivant l’hospitalisation et 4% décèdent à domicile.

Patrick : Docteur, quelles sont les pistes de solution pour améliorer la prise en charge des enfants malnutris ?

Dr Kambale : la prise en charge de la malnutrition implique plusieurs acteurs : les politiciens, les économistes, les agronomes, les médecins, les nutritionnistes, les psychologues, etc. Pour améliorer la prise en charge de ces enfants vulnérables à l’HPGRB, nous sollicitons l’appui des organismes tant nationaux qu’internationaux pour couvrir les soins administrés à ces patients. Par ailleurs, l’amélioration des conditions socioéconomiques, la pacification des régions en conflits armés, l’amélioration de la politique agricole et la modernisation des infrastructures sont autant d’autres facteurs pouvant contribuer à endiguer ce fléau qu’est la malnutrition infantile.

Patrick : Docteur Kambale, je vous remercie

Dr Kambale : Je te remercie aussi Patrick

 

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