Open

Posts classified under: Gallery

FRANÇOIS MARION, CHEF DE DELEGATION DU CICR EN RDC EN VISITE A L’HPGRB.

Le numĂ©ro 1 du ComitĂ© International de la Croix Rouge (CICR) en RDC Ă©tait en visite guidĂ©e au sein de l’HĂ´pital Provincial GĂ©nĂ©ral de RĂ©fĂ©rence de Bukavu (HPGRB) ce 30 mai 2023.

Peu avant, Monsieur François Marion ainsi que certains agents de cette organisation humanitaire basĂ©s Ă  Bukavu ont tenu une rĂ©union avec le comitĂ© de direction de L’hĂ´pital Provincial. Ces Ă©changes ont tournĂ© autour du partenariat qui unit ces deux institutions.

A l’issue de cette rencontre, la visite proprement dite a ainsi Ă©tĂ© entamĂ©e.

La dĂ©lĂ©gation a en premier lieu foulĂ© les salles d’hospitalisation oĂą sont internĂ©s les blessĂ©s de guerre, par balles ou encore par armes blanches.
Ces derniers Ă©tant pris en charge totalement dans le cadre d’un projet par ce comitĂ©.

 

Le lieu oĂą est installĂ© l’incinĂ©rateur de l’hĂ´pital pour lequel le CICR a appuyĂ© la construction il y a quelques annĂ©es a aussi fait objet de visite avant de chuter dans les blocs opĂ©ratoires.

Sentiment de satisfaction pour ce partenaire de l’HĂ´pital.

“Je suis venu prendre physiquement connaissance de l’Ă©tat actuel de l’hĂ´pital Provincial que j’ai visitĂ© il y a maintenant une dizaine d’annĂ©es. Je suis globalement impressionnĂ© par les avancĂ©es enregistrĂ©es ces nombreux mois Ă©coulĂ©s. Nous travaillons avec cet Ă©tablissement sanitaire dans diffĂ©rents cadres et nous n’allons pas nous arrĂŞter lĂ  parce que plusieurs autres projets sont en cours.” Confie Monsieur François Marion.

Il renchérit,

“(…)par exemple, nous avons pensĂ© que c’est serait nĂ©cessaire de capitaliser les atouts et connaissances des prestataires d’ici qui interviennent dans les chirurgies des blessĂ©s par balles et armes. De ce fait, un projet de construction au sein de l’hĂ´pital d’une Ă©cole de formation dans ce domaine est sous Ă©tude. Il sera aussi question de faire la rĂ©fection de plusieurs blocs opĂ©ratoires pour doter Ă  cette structure sanitaire d’un environnement propice afin de mener ce type d’activitĂ© de manière sereine et professionnelle” Conclut-il.

Le mĂ©decin directeur de L’HPGRB a tout d’abord remerciĂ© son hĂ´te pour sa bienveillance. Il a par la suite souhaitĂ© une pĂ©rennitĂ© Ă  ce partenariat qui lie l’hĂ´pital qu’il reprĂ©sente Ă  cette organisation humanitaire qui a son siège Ă  Genève.

“Les rapports qui nous lient au CICR sont en ces jours vraiment sains. Nous sommes appuyĂ©s d’une façon ou d’une autre par ce dernier pour le bien de la population du Sud-Kivu et ses environs. Je souhaite que cette franche collaboration perdure afin de donner chairs Ă  tous les bons projets envisagĂ©s” renseigne Professeur Dr Guy Mulinganya.

Pour rappel, le ComitĂ© International de la Croix Rouge (CICR) finance la prise en charge des malades blessĂ©s de guerre, par balles ou armes blanches au sein de l’hĂ´pital Provincial GĂ©nĂ©ral de RĂ©fĂ©rence de Bukavu (HPGRB) situĂ© sur avenue Michombero Ă  Bukavu au Sud-Kivu en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC).

Journée mondiale du don de sang : la Synergie des Associations des Donneurs Bénévoles de sang de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu« SYADOBESA HPGRB » lance un appel aux dons

CONTEXTE :

Célébrée chaque 14 juin de l’année, cette journée rappelle combien le sang est nécessaire et vital au fonctionnement du corps humain. Aujourd’hui, il n’existe pas de produit capable de remplacer le sang humain. La générosité des donneurs  bénévoles de sang est donc indispensable dans les soins préventifs et surtout curatifs.

Combien de patients agonisant, les accidentés, les opérés, les accouchées ou des nouveau-nés  qui ne sauraient plus vivre sans transfusion sanguine et vont bien aujourd’hui grâce au sang qu’ils ont reçu ?

Les données statistiques récentes de la banque de sang de l’ HPGRB  font état d’une baisse progressive de donneurs bénévoles de sang depuis les cinq dernières années, ceci trouve l’explication  en analysant les différents facteurs qui ont été évoqués par les animateurs des différentes associations concernées par ce don de sang, entres autres :

  • Une baisse de sensibilisation des Donneurs bĂ©nĂ©voles par les responsables des associations,
  • La non implication des diffĂ©rents bailleurs de fonds et  des bienfaiteurs pour les diffĂ©rentes activitĂ©s en rapport avec la sensibilisation et la  collecte de sang, etc.

Au regards  des difficultés ci-haut énumérées, l’association dénommée Synergie des associations de donneurs bénévoles de sang « SYADOBESA HPGRB » en sigle veut analyser les différentes causes de pré-ruptures et des ruptures des poches de sang à la banque de sang, en vue d’y apporter des solutions appropriées dans la mesure du possible, et des moyens disponibles.

«Il s’agit donc  de regrouper ces associations qui fournissent le sang Ă  l’ HPGRB notamment  ADOBESA,   XAVERIENS,  FEDOBESA,  APEDOSABA,   CDBS – ISTM,  AMIIDOSA-  AUMONERIE -HPGRB  SCOUTS,   BRIGARDE -CROIX ROUGE- UCB,  AMIDOSA- BURHIBA,   AMDOSA- KASHA,  FEDOBESA- BRASSERIE,   FEDOBESA -BURHIBA , et commencer Ă  rĂ©pondre instantanĂ©ment aux urgences transfusionnelles sur demande, en collaboration avec la banque de sang de l’HPGRB  surtout en cas de pĂ©nurie  de sang des groupes sanguins rares», renseigne le Docteur MULUMEODERHWA KAHASHA Pierrot, prĂ©sident SYADOBESA

Axe d’action de la campagne de cette année :

Le slogan de la campagne de la Journée mondiale du donneur de sang 2023 est « Sang, plasma : partageons la vie, donnons souvent ! ». Il porte avant tout sur les patients nécessitant un soutien trans fusionnel à vie et souligne le rôle que chaque personne peut jouer en faisant le don précieux de sang ou de plasma. Il souligne également l’importance de donner régulièrement du sang ou du plasma pour créer un stock sûr et durable en sang et en produits sanguins qui puisse être toujours disponible, partout dans le monde, de sorte que tous les patients qui en ont besoin puissent recevoir un traitement en temps voulu.

La SYADOBESA compte organiser une série d’activités à l’occasion de cette journée internationale en vue de contribuer à la lutte contre cette pénurie de sang. Il s’agit des émissions à la radio, activités sportives, conférences, sensibilisation  dans des églises et collecte de sang, selon le programme repris dans le tableau ci-après.

 

PROGRAMME DES ACTIVITES DE LA JOURNEE MONDIALE DE DON DE BENEVOLE DE SANG CE 14 juin 2023

 

N° Jour et dates Activités Lieux Heures
01 Du Lundi 11 au Mercredi 14 juin 2023 sensibilisation médiatique Médias locaux A préciser incessamment
02 Samedi 10 juin 2023 Match de football entre SYADOBESA et l’équipe de l’ HPGRB Terrain de l’ISTM 13 heures
03 Mardi 13 Juin 2023 Conférence

Thème : « Donner le sang, plasma : partageons la vie »

A préciser De 12heure à 13heure
04 Dimanche 18 juin 2023 Sensibilisation sur le don bénévole de sang
  • Paroisse de BURHIBA
  • Paroisse Saint Vincent Pallotti de Karhale
  • Les paroisses Protestantes
Messe des jeunes
05 Dimanche 25 juin 2023 Messe d’action des grâces Chapelle catholique de l’HPRGRB De 7heure à 9 heures
Don Bénévole de sang Banque de Sang De 9heure à X temps

 

17 mai 2023, JournĂ©e mondiale de l’hypertension artĂ©rielle et consultations gratuites ce jour Ă  l’HPGRB

La JournĂ©e mondiale de l’hypertension a lieu ce 17 mai 2023. Le thème de cette importante activitĂ© mondiale est; mesurez votre tension artĂ©rielle avec prĂ©cision, contrĂ´lez-la, vivez plus longtemps, en mettant l’accent sur la lutte contre les faibles taux de sensibilisation dans le monde, en particulier dans les zones Ă  revenus faibles ou moyens, et sur les mĂ©thodes prĂ©cises de mesure de la tension artĂ©rielle.

DĂ©finie simplement comme une tension artĂ©rielle supĂ©rieure Ă  la normale ou une augmentation de la tension, cette maladie attaque plus d’un milliard de personnes dans le monde. En Afrique, des statistiques approuvent que près de 30 Ă  40% des rĂ©sidents de ce continent, ayant plus de 18 ans, sont hypertendus.

A Bukavu au Sud-Kivu en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC), les habitants ne sont pas Ă©pargnĂ©s. Contre des habitudes comportementales, alimentaires peu recommandables, ainsi que des facteurs gĂ©nĂ©tiques imposants, plusieurs personnes souffrent dĂ©sormais de l’hypertension artĂ©rielle.

Dr Balola Bagalwa Mitterrand, cardiologue Ă  l’HĂ´pital Provincial GĂ©nĂ©ral de RĂ©fĂ©rence de Bukavu (HPGRB) confirme la prĂ©sence persistante de cette maladie au sein de la structure hospitalière, et la qualifie de très grave pour principales raisons.

1.En premier lieu, en tant qu’un tueur silencieux, l’hypertension ne prĂ©sente pas des symptĂ´mes assez parlants pour l’indexer directement. Elle peut parfois s’apparenter Ă  des maux de tĂŞte, de l’essoufflement, des Ă©tourdissements, des problèmes de vision et autres qui, peuvent ĂŞtre banalisĂ©s alors qu’il s’agit de symptĂ´mes qui renvoient Ă  cette pathologie.

2. En deuxième lieu, il s’agit d’une maladie chronique et donc non curative.

3. En troisième lieu, le mĂ©decin spĂ©cialiste fait allusion aux complications graves liĂ©es Ă  l’hypertension si celle-ci n’est pas bien prise en charge, en citant par exemple les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux (AVC).

Face Ă  la gravitĂ© de l’hypertension artĂ©rielle, Dr Balola affirme que l’hĂ´pital provincial a tenu Ă  faire un dĂ©pistage gratuit ce 17 mai 2023 en marge de cette commĂ©moration. “L’Ă©quipe dirigeante de l’HĂ´pital a trouvĂ© bon de rendre possible les consultations sans paiement ce jour. Nous attendons plus de 500 personnes pour cette fin. Le cardiologue que je suis sera prĂ©sent aux cĂ´tĂ©s d’autres collègues pour soumettre les nĂ©cessiteux Ă  l’examen. Les plus concernĂ©s sont les hommes et les femmes dont l’âge est supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  18 ans. Toutefois, les plus jeunes seront aussi admis. Nous allons travailler d’arrache-pied avec les Ă©tudiants de la facultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© Catholique de Bukavu (UCB) rĂ©unis dans un club. Ces derniers ont dĂ©jĂ  reçu les formations nĂ©cessaires sur la prise de la tension artĂ©rielle” nous dit-il.

Plus loin, le Dr Balola Bagalwa Mitterrand ajoute : “nous prĂ©cisons d’abord que ces consultations gratuites relatives Ă  l’hypertension sont seulement pour ce 17 mai courant. Ceux pour qui l’hypertension sera confirmĂ©e vont prendre en charge personnellement les diffĂ©rents examens souhaitĂ©s et autres traitements prescrits. Nous aurions voulu les assister totalement, mais malheureusement nous n’avons eu aucun partenaire pour nous accompagner dans ce sens”.

Il importe de signaler que certains facteurs favorisant l’hypertension sont, l’obĂ©sitĂ©, la sĂ©dentaritĂ©, le stress, le tabac, la consommation excessive d’alcool, et des soubassements hĂ©rĂ©ditaires.

L’HPGRB, pour le diagnostic précoce dans la lutte contre le glaucome

Selon l’Association mondiale du glaucome (WGA), le glaucome est la première cause de cĂ©citĂ© irrĂ©versible Ă©vitable, et les chiffres sont surprenants. Il est de plus en plus frĂ©quent d’observer une courbe de prĂ©valence , touchant une personne sur 200, âgĂ©e de 40 ans, et ce chiffre s’Ă©lève Ă  une personne sur huit, âgĂ©e de 80 ans. Avec le vieillissement et l’augmentation de la population mondiale, le glaucome devient de plus en plus rĂ©current. Actuellement, l’on estime Ă  près de 78 millions le nombre de personnes qui en sont affectĂ©es au niveau mondial. Ce chiffre devrait monter en flèche dans les annĂ©es Ă  venir, puisque plus de 11 1,8 millions de personnes seront touchĂ©es par cette affection, d’ici 2040.

Des estimations qui intĂ©ressent les personnels de santĂ© et tout le corps mĂ©dical, qui dès lors , ne manquent pas d’initier des campagnes de sensibilisations et de prĂ©ventions en vue de jauger et maĂ®triser au mieux sa recrudescence. Les rĂ©sultats concernant l’impact de la pandĂ©mie sur la prĂ©vention et le traitement du glaucome ont donnĂ© le ton Ă  la Semaine mondiale du glaucome (SMG) de cette annĂ©e, qui s’est dĂ©roulĂ©e dans le monde entier entre les 12 et 18 mars. L’initiative de cette annĂ©e a Ă©tĂ© inscrite dans une perspective de partage d’informations, visant Ă  donner aux patients les moyens de rĂ©pondre Ă  leurs questions et prĂ©occupations concernant la maladie, Ă  leur fournir des conseils dans les situations les plus graves, et Ă  les aider Ă  minimiser la perte de vision due Ă  cette tare.

L’ Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, a pour l’occasion, à travers son service d’ophtalmologie, mis en place un programme bien défini, bien qu’en différé. Il s’agit d’un événement de sensibilisation du grand public à la santé visuelle pour ainsi prévenir des risques du glaucome. Au programme, des débats sur la thématique du glaucome, dépistage gratuit, rapide et indolore avec notre unité mobile de prévention; et aussi un parcours immersif grâce à des mises en situation de handicap visuel.

Cet événement aura lieu à Miti-Murhesa dans le territoire de Kabare. Cette pathologie oculaire, appelée aussi tueuse silencieuse, est la première cause de cécité dans le monde et se développe le plus souvent sans douleur. Or, une fois dépistée et traitée, la malvoyance peut être évitée dans la majorité des cas.

Ainsi, les populations vont pouvoir recourir Ă  des consultations d’experts, et bĂ©nĂ©ficier de conseils pratiques. C’est sur cette note que l’équipe dirigeante de l’HPGRB entend accroĂ®tre la sensibilisation en vue de rĂ©duire l’impact de cette affection et promouvoir des diagnostics prĂ©coces. Ceci, est rendu possible, grâce au soutien de PNSOV et ORCHIDIA, qui permettront Ă  l’unitĂ© d’ophtalmologie d’être prĂ©sente Ă  Miti-Murhesa, dans le territoire de Kabare ce 15 avril 2023 pour un dĂ©pistage gratuit du glaucome et des autres pathologies qui affectent l’œil. Nous invitons Ă  cet effet, le grand public sans aucune exception.

Nos deux principaux partenaires dans cette lutte

1. Orchidia Pharmaceutical Ind : est une sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne exceptionnelle spĂ©cialisĂ©e dans la production de produits pharmaceutiques ophtalmiques. ClassĂ©e numĂ©ro deux sur le marchĂ© ophtalmique Ă©gyptien avec le taux de croissance le plus Ă©levĂ© de ce marchĂ©. Orchidia Pharmaceutical possède sa propre usine de fabrication dans la ville d’Al-Obour et est considĂ©rĂ©e comme l’une des plus grandes de la rĂ©gion du Moyen-Orient avec une capacitĂ© de production actuelle de 35 millions d’unitĂ©s.

Orchidia est certifiĂ©e ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS avec la mise en Ĺ“uvre de WHO-GMP par le MOH Ă©gyptien et d’autres pays d’enregistrement au Moyen-Orient et en Afrique. Avec un portefeuille actuel comprenant 35 mĂ©dicaments ophtalmiques et 3 dispositifs mĂ©dicaux ayant obtenu des certificats marquĂ©s CE. En plus d’un riche pipeline de 60 mĂ©dicaments sous diffĂ©rentes formes de mĂ©dicaments ophtalmiques.

2. PNSOV : le Programme Nationale de SantĂ© Oculaire de la Vision garantie l’usage des bonnes pratiques pour la santĂ© oculaire au sein des communautĂ©s et des structures sanitaires au niveau national. Il initie la sensibilisation aux maladies oculaires Ă©vitables, et plaide pour l’inclusion de la santĂ© oculaire dans les stratĂ©gies de dĂ©veloppement nationales.

Pour en apprendre davantage sur l’HPGRB, et en savoir plus sur cette pathologie, veuillez nous suivre sur tous nos réseaux sociaux. Des informations utiles vous attendent sur notre chaine YouTube, page Facebook, Twitter, et Instagram.
Vous pouvez également nous écrire via notre adresse mail : hpgrb@gmail.com

 Sud-Kivu: la problématique de la prise en charge de la malnutrition chez les enfants à l’HPRB.

La malnutrition infantile demeure un rĂ©el problème de santĂ© publique en RDC. Dans sa forme sĂ©vère, elle touche environ 2 millions d’enfants de moins 5 ans et contribue Ă  un peu plus 45% de dĂ©cès de ces enfants. Par ailleurs, la malnutrition constitue une toile de fond sur laquelle se greffent plusieurs infections. La province du Sud-Kivu n’est pas Ă©pargnĂ©e par ce flĂ©au. Elle figure parmi les provinces de la RDC les plus affectĂ©es par la malnutrition avec environ 48% d’enfants qui souffrent de la malnutrition. Paradoxalement, les estimations montrent qu’environ 70% des enfants malnutris en RDC n’ont pas accès au traitement. Cette situation compromet davantage les chances de survie de ces enfants.

Patrick : Docteur, quelles sont les causes de la malnutrition d’une manière gĂ©nĂ©rale?

Dr Kambale : De façon simple, la malnutrition est due Ă  2 grandes causes :

  • La cause primaire, liĂ©e Ă  une insuffisance d’apports en aliments et
  • La cause secondaire, liĂ©e Ă  une incapacitĂ© pour le corps de la personne Ă  utiliser les aliments consommĂ©s

Patrick : Docteur, quels sont les facteurs qui expliquent la cause primaire c’est-Ă -dire l’insuffisance en apport alimentaire ?

Dr Kambale : l’insuffisance d’apport peut ĂŞtre liĂ©e Ă  3 facteurs :

  • Insuffisance de production alimentaire : le sol pauvre, catastrophes naturelles (inondations, incendies, volcans), instabilitĂ©s politiques entrainant les dĂ©placements massifs des populations tel que nous le vivons dans nos zones dĂ©chirĂ©es par des guerres.
  • InaccessibilitĂ© gĂ©ographique : vĂ©tustĂ© des routes, raretĂ© des moyens de transport terrestres, maritimes ou aĂ©riens pour relier les zones de production alimentaire et les zones de consommation
  • InaccessibilitĂ© financière : faible niveau socio-Ă©conomique entraine l’incapacitĂ© des mĂ©nages Ă  s’acheter les aliments.

Patrick : Docteur, Ă  quoi faites-vous allusion quand vous Ă©voquez les causes secondaires ?

Docteur Kambale : Dans le cas des facteurs secondaires, les aliments sont bel et bien disponibles, mais l’organisme de l’individu ne peut pas soit les absorber, soit les digĂ©rer, soit les assimiler, pour qu’ils lui soient bĂ©nĂ©fique. Il y a plusieurs maladies qui occasionnent ces genres de situation.

Patrick : Docteur, quelles sont les consĂ©quences de la malnutrition chez l’enfant ?

Docteur Kambale :

  • A court terme, la malnutrition affaiblit les moyens de dĂ©fense de l’individu et le rend vulnĂ©rable vis-Ă -vis des maladies. L’individu malnutri sera donc plus souvent malade qu’un individu sans malnutrition. Par ailleurs, la malnutrition peut entrainer la mort de l’enfant;
  • Chez les survivants de la malnutrition, il y a :
  • Risque de retard d’acquisitions psychomotrices (marche, langage, retard d’apprentissage, difficultĂ©s scolaires) ;
  • Persistance de retard de croissance ;
  • Risque de dĂ©velopper le surpoids, l’obĂ©sitĂ© et les maladies cardiovasculaires ;
  • Cycle inter gĂ©nĂ©rationnel de la malnutrition : des jeunes filles qui souffrent de la malnutrition peuvent maintenir ce trouble de croissance Ă  l’adolescence et seront plus susceptibles d’avoir des bĂ©bĂ©s de petite taille ; qui, Ă  leur tour, s’il s’agit de filles, poursuivront le cycle.

Patrick : Docteur, quels sont les dĂ©fis liĂ©s Ă  la prise en charge des enfants malnutris Ă  l’HPGRB ?

Docteur Kambale : La prise en charge des enfants malnutris Ă  l’HPGRB se heurte Ă  plusieurs contraintes. La première c’est le tri des enfants malnutris. Etant au niveau tertiaire sur la pyramide sanitaire au Sud-Kivu, normalement Ă  l’HPGRB nous ne devrions que nous occuper des enfants malnutris sĂ©vères avec complications. Les autres cas de malnutrition sĂ©vère sans complications, ou les cas de malnutrition modĂ©rĂ©e sont censĂ©s ĂŞtre pris en charge dans les structures nutritionnelles pĂ©riphĂ©riques. Malheureusement la plupart de ces structures sont inexistantes, et celles qui existent sont dĂ©pourvues d’intrants. Il nous arrive donc de prendre en charge toutes ces formes de malnutrition, malgrĂ© notre capacitĂ© d’accueil limitĂ©, l’absence d’intrants nutritionnels et l’absence d’appui extĂ©rieur. Ceci fait que nous enregistrons beaucoup d’admissions (en moyenne 60 admissions d’enfants malnutris par mois).

Patrick : Et quelle est la capacitĂ© d’accueil du Centre Nutritionnel et ThĂ©rapeutique

Dr Kambale : Nous disposons de 5 lits en UnitĂ© de Soins Intensifs, 15 lits en UnitĂ© de Transition, 35 lits et UnitĂ© de RĂ©habilitation Nutritionnelle et 5 lits en UnitĂ© d’Isolement.

Patrick : Existe-t-il d’autres contraintes ?

Dr Kambale : Oui ; il s’agit du manque d’intrants nutritionnels et thĂ©rapeutiques. Actuellement les programmes de prise en charge de la malnutrition tant au niveau hospitalier qu’au niveau communautaire sont coĂ»teux. Ils sont donc sous-financĂ©s. Cela fait que seulement 30% d’enfants malnutris en RDC ont accès aux soins. Pour donner la chance de survie Ă  ces enfants, l’HPGRB dispense presque gratuitement les soins Ă  ces enfants, ce qui constitue quand mĂŞme un manque Ă  gagner important pour l’hĂ´pital.

Par ailleurs, l’HPGB est aussi confrontĂ© au manque d’intrants nutritionnels. Pour pallier le manque des laits et des aliments thĂ©rapeutiques, nous utilisons des alternatives nutritionnelles constituĂ©es de lait entier,  et des prĂ©parations Ă  base de la bouillie  de maĂŻs-sorgho-soja enrichie avec l’huile vĂ©gĂ©tale et le sucre.

Patrick : Et quels rĂ©sultats obtenez-vous en recourant Ă  ces alternatives nutritionnelles ?

Dr Kambale : Le taux de mortalitĂ© varie entre 7 et 9% et le taux de rĂ©cupĂ©ration nutritionnelle entre 75 et 80%. Ce sont des indicateurs acceptables selon les normes de l’OMS qui fixent le seuil de moins de  10% pour le taux de mortalitĂ© et plus de 75% pour la rĂ©cupĂ©ration nutritionnelle.

Patrick : Docteur, avez-vous une idĂ©e du devenir de ces enfants après l’hospitalisation au Centre Nutritionnel et ThĂ©rapeutique ?

Dr Kambale : Oui. La gestion Ă  domicile des enfants sortis guĂ©ris de notre centre nutritionnel pose  d’énormes problèmes. Les estimations montrent que plus de 90% des mĂ©nages oĂą sont issus ces enfants vivent sous le seuil de pauvretĂ©. A la sortie, ces enfants retournent donc leurs domiciles dans les mĂŞmes conditions socioĂ©conomiques prĂ©caires. Une Ă©tude pilote que nous avons menĂ©e pour Ă©valuer la survie de ces enfants après hospitalisation a montrĂ© qu’environ 30% de ces enfants rechutent dans les 6 mois suivant l’hospitalisation et 4% dĂ©cèdent Ă  domicile.

Patrick : Docteur, quelles sont les pistes de solution pour amĂ©liorer la prise en charge des enfants malnutris ?

Dr Kambale : la prise en charge de la malnutrition implique plusieurs acteurs : les politiciens, les Ă©conomistes, les agronomes, les mĂ©decins, les nutritionnistes, les psychologues, etc. Pour amĂ©liorer la prise en charge de ces enfants vulnĂ©rables Ă  l’HPGRB, nous sollicitons l’appui des organismes tant nationaux qu’internationaux pour couvrir les soins administrĂ©s Ă  ces patients. Par ailleurs, l’amĂ©lioration des conditions socioĂ©conomiques, la pacification des rĂ©gions en conflits armĂ©s, l’amĂ©lioration de la politique agricole et la modernisation des infrastructures sont autant d’autres facteurs pouvant contribuer Ă  endiguer ce flĂ©au qu’est la malnutrition infantile.

Patrick : Docteur Kambale, je vous remercie

Dr Kambale : Je te remercie aussi Patrick

 

1 2 3 7